- Des chercheurs de l’université d’East Anglia créent une app dotée d’une IA qui aide à arrêter la cigarette
- Celle-ci apprend les habitudes de l’utilisateur et identifie les situations qui déclenchent l’envie de fumer
- L’idée est d’envoyer des messages pour aider la personne au moment le plus opportun
À un moment où l’intelligence artificielle fait les titres de la presse quotidiennement, notamment grâce à ChatGPT, des chercheurs de l’université d’East Anglia publient leurs recherches sur une intelligence artificielle qui, via une application pour smartphones, peut aider les gens à arrêter de fumer. Lutter contre cette addiction n’est pas une chose simple et d’après les chercheurs, l’un des facteurs qui rendent l’arrêt du tabac difficile est le fait que le besoin de fumer est déclenché par le temps passé à sur des lieux où la personne avait l’habitude de fumer.
C’est donc sur ce problème que les chercheurs se sont penchés. Et pour y apporter une solution, ceux-ci ont créé une application appelée Quit Sense qui utilise une IA apprenant les lieux ou les moments où l’utilisateur avait l’habitude de fumer. Et lorsque l’utilisateur de l’application est face à ces déclencheurs, l’app envoie un message aidant celui-ci à gérer son envie de fumer.
“Nous savons que les tentatives d’arrêt échouent souvent parce que les envies de fumer sont déclenchées par le fait de passer du temps dans des endroits où les gens avaient l’habitude de fumer. Cela peut être au pub ou au travail, par exemple. À part l’utilisation de médicaments, il n’existe aucun moyen de fournir un soutien pour aider les fumeurs à gérer ces types de situations et d’envies lorsqu’elles se produisent”, explique le professeur Felix Naughton, qui a dirigé ces recherches.
Celles-ci ont été financées par National Institute for Health and Care Research (NIHR), un fonds du gouvernement britannique pour soutenir la recherche dans le domaine de la santé. Évidemment, l’IA n’est pas efficace à 100 %. Cependant, selon une expérience réalisée par les chercheurs, ces messages de soutien personnalisés seraient plus efficaces que le simple envoi d’un document.
Des messages au bon moment
Pour tester l’efficacité de Quit Sense, les chercheurs ont recruté 209 fumeurs sur les réseaux sociaux. Ceux-ci ont reçu des liens vers leurs “traitements” par texto. Tous les participants ont reçu l’aide en ligne de la NHS (le service national de la santé britannique) pour arrêter de fumer. Mais la moitié des participants ont également reçu un lien pour télécharger l’application. Un suivi a été réalisé après six mois et il a été demandé à ceux qui ont indiqué avoir arrêté de fumer d’envoyer un échantillon salivaire.
“Nous avons constaté que lorsque les fumeurs se sont vu proposer l’application Quit Sense, les trois quarts l’ont installée et ceux qui ont commencé une tentative d’arrêt avec l’application l’ont utilisée pendant environ un mois en moyenne”, affirme le professeur Naughton. “Nous avons également constaté que quatre fois plus de personnes à qui l’application a été proposée ont arrêté de fumer six mois plus tard par rapport à celles qui n’ont reçu qu’une assistance en ligne du NHS.”
L’app serait donc plus efficace que le document de soutien standard. Mais les chercheurs admettent cependant que ces résultats ont des limitations. Outre le fait que l’échantillon est assez petit, moins de la moitié, seulement, des personnes indiquant avoir arrêté de fumer ont envoyé l’échantillon salivaire demandé. Des recherches plus approfondies sont donc nécessaires pour estimer l’efficacité réelle de l’app.
En tout cas, ces recherches montrent que la technologie peut avoir un rôle à jouer dans la lutte contre le tabagisme.
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