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La bourse ou le rachat : l’avenir des néo-banques à la merci des clients

Le dilemme commence à se poser chez les banques mobiles indépendantes. À l’image de Starling Bank, ou de la décision de Shine en France.

Il aura fallu seulement une semaine pour que Starling Bank soit convoitée par les plus grands. La néo-banque britannique, qui a annoncé avoir atteint l’équilibre et qui promet la rentabilité, se serait déjà fait approcher par JP Morgan et Llyods selon The Times.

La banque mobile, qui a capitalisé sur l’open banking et ses comptes pro pour se dégager des revenus supérieurs à ses dépenses, dresse un aperçu du dilemme que rencontreront l’ensemble des néo-banques indépendantes : l’introduction en bourse ou le rachat.

En vue du nombre de banques en ligne et néo-banques émergentes, la question déterminera beaucoup de choses sur le paysage bancaire futur. Demain, verra-t-on une forte consolidation du marché, ou la numérisation de la banque nous a définitivement fait pencher vers une plus grande variété d’établissements ?

Convoitée, mais pas à vendre

Starling Bank possède 1,9 million de clients, et opère depuis 2014. Elle est une néo-banque bien différente de Revolut dans la stratégie, tant elle est arrivée – selon elle – à gagner l’équilibre en faisant en sorte de se placer comme la banque principale de près de 30 % de ses clients. Revolut vise l’année prochaine pour atteindre un même bilan économique, mais compte déjà 13 millions de clients.

Selon les informations du Times cette semaine, les deux intéressés par Starling Bank entreraient dans une logique claire à l’idée d’acquérir la néo-banque. D’un côté, JP Morgan souhaite depuis quelques mois s’implanter au Royaume-Uni avec Chase (ancien Chase Manhattan Bank) sous la forme d’une néo-banque. Malheureusement, entre le nom méconnu et les difficultés administratives, son lancement est à la peine. Récupérer un établissement comme Starling Bank – dans le vert et avec 2 millions de comptes actifs – serait une belle affaire.

Pour Llyods, l’idée est légèrement différente. De son côté, la banque commerciale britannique souhaiterait davantage en extraire les capacités technologiques pour pouvoir faire évoluer le modèle de la banque traditionnelle classique et ses succursales.

Convoitée, Starling Bank n’est pas à vendre, selon les retours historiques de sa CEO, Anna Boden. L’entrepreneuse britannique a toujours défendu l’idée que sa banque entrerait sur les marchés boursiers. Vision qu’un porte-parole rappelait au sujet de JP Morgan et de Llyods : « Anne a toujours dit qu’elle ne vendrait jamais à une grande banque. Une introduction en bourse est toujours notre point de mire. » 

Shine, un exemple de rachat côté français

Chez nos établissements français, certains concurrents des banques en ligne ont souhaité s’aventurer vers la clientèle professionnelle. La néo-banque pour les pros Shine en est un exemple, elle qui revendiquait 70 000 clients de comptes pro au moment où elle annonçait son rachat par Société Générale, le 30 juin 2020.

La néo-banque rejoignait toute une panoplie de fintech du groupe bancaire traditionnel, très conscient de l’enjeu des nouveaux acteurs indépendants et tournés sur le numérique. Pour faire face à l’arrivée des GAFA, le rachat de Shine fut un moyen pour le groupe de gagner du temps. Tout cet écosystème autour du groupe donne « la capacité de co-créer une offre différenciante de services pour nos clients », indiquait Claire Calmejane, Directrice de l’innovation chez Société Générale en octobre dernier.

Trop gros pour plonger ?

Pour les clients, le dénouement de l’émergence des banques en ligne et des néo-banques sera un sujet à suivre de près. Est-ce que nos intérêts sont menacés ? On le voit d’ores et déjà, les néo-banques cherchent à modifier leurs comptes gratuits pour convertir leurs clients vers des offres payantes. Les services autrefois gratuits ne le sont plus ; les fonctionnalités auparavant spécifiques se démocratisent chez tous.

Alors qu’elles en seront les conséquences ? Qu’elles soient rachetées ou introduites en bourses, les néo-banques quitteront le nid des levées de fonds, pour être à la merci de l’utilisation de leurs clients. L’équilibre sera de mise, la rentabilité sera très convoitée. Est-ce que seuls les plus gros resteront ? La crise sanitaire a montré ses limites pour certaines néo-banques trop fragiles pour s’en relever. Mais en même temps, les néo-banques « vertes » ou « sociales » n’ont jamais été aussi nombreuses.

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