Cela fait maintenant près de quatre ans que Renault et Google collaborent. Pour les clients, cela se matérialise par exemple par la mise en place d’Android Automative sur la nouvelle Mégane E-Tech. Mais les deux sociétés n’ont clairement pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin, et c’est tout l’objet de leur annonce de ce mardi.
L’idée est ainsi de concevoir le véhicule intelligent du futur qui s’appuiera à la fois sur le meilleur de l’automobile et du numérique. Le système d’exploitation Android Automotive sera ainsi mis à contribution, ainsi que le service Google Cloud.
Renault se rapproche d’un autre géant de la tech
Cela se concrétisera par la mise en place d’un « jumeau numérique » basé sur une IA afin de faire bénéficier à la voiture de mise à jour constante, et de nouvelles applications. Plus précisément, Renault pourra ainsi affiner les besoins d’entretiens du véhicule, mais aussi améliorer l’expérience utilisateur à bord en fournissant des conseils avisés aux automobilistes et en leur simplifiant la vie.
Mais le constructeur français y gagnera aussi au change, puisque cette collaboration vise également à réduire les coûts de développement, tout en améliorant l’efficacité, la flexibilité, lors de la conception du véhicule.
À noter que Renault précise que l’ensemble des données recueillies sur ses clients seront entièrement sécurisées et que ces pratiques vont respecter leurs vies privées. Cette information intéressera particulièrement Nissan. Selon BFM TV, les Japonais ont en effet demandé des garanties à la direction de Renault et entendent protéger leur propriété intellectuelle sur les technologies de voitures électriques. Si le rapport de force joue clairement en faveur de Renault, d’intenses négociations sont en cours, alors que le groupe automobile est en train de se réorganiser en profondeur.
Dans un communiqué, Luca de Meo, directeur général de Renault, a d’ailleurs précisé que ce partenariat avec Google va aider son entreprise à accélérer « sa transformation numérique de bout en bout, de la conception de la voiture à son lancement sur le marché en passant par sa production ».
Dans le même temps, nous avons également appris que Renault et Qualcomm ont décidé d’approfondir leurs relation à Ampere, la nouvelle filiale électrique et logicielle de Renault. L’idée est de co-développer une architecture électronique centralisée sur les véhicules électriques basée sur le Snapdragon Digital Chassis.
Le constructeur français n’est évidemment pas le seul à vouloir intégrer du numérique dans ses véhicules. C’est aussi notamment le cas de Volkswagen qui entend devenir le leader mondial de la mobilité par logiciel, d’ici 2030. Dans une interview qu’il nous avait accordé, le directeur de l’innovation du groupe, Nikolai Ardey, précisait :
C’est un gros changement. De mon point de vue, il s’agit de la plus forte et de la plus rapide transformation que nous avons rencontrée jusqu’à présent. (…) Il faut partir d’un logiciel. Les entreprises comme la nôtre doivent se focaliser sur le logiciel. Et à partir de là, dessiner les applications, l’interface, connecter le tout sur le cloud… et puis enfin y intégrer des composants hardware. En gros, c’est exactement comme une marque de smartphone.
Renault se donne les moyens de réussir dans l’électrique
Comme on peut le voir, Renault n’a clairement pas l’intention de rater son virage vers l’électrique. On vient d’ailleurs d’apprendre que le constructeur vise une valorisation d’environ 10 milliards d’euros pour sa nouvelle activité Ampère, avec une introduction à la Bourse de Paris dès l’année prochaine.
L’entreprise vient également de dévoiler ses nouvelles stations de recharge électrique. Le déploiement de ces nouvelles bornes ultra-rapides, qui pourront potentiellement atteindre un niveau de puissance de 400 kW, devrait être achevé à la mi-2024. C’est Mobilize, la filiale du groupe français spécialisée dans les nouvelles mobilités qui se charge de cette opération. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez d’ailleurs relire notre article sur le sujet ici.
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