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SpaceX voit grand : 29 moteurs pour sa future fusée

SpaceX s’apprête à faire voler son Super Heavy, le nouveau lanceur de la firme qui aura la lourde tâche d’amener le Starship dans l’espace.

Les actualités qui traitent de SpaceX se bousculent ces derniers jours. Alors que le vol Insipration4 devrait prendre son envol dans un peu plus d’un mois, la firme d’Elon Musk ne compte pas limiter sa rentrée à cet évènement, et les ingénieurs de SpaceX ne manquent pas de travail ces derniers jours.

Si vous suivez Elon Musk sur Twitter vous aurez sûrement compris de quoi nous voulons vous parler aujourd’hui. La mise en place du Super Heavy, le lanceur lourd de SpaceX qui est en ce moment même en cours d’assemblage à Boca Chica, dans la base opérationnelle de la firme. La grande nouveauté de ce lanceur qui doit propulser Starship en orbite, et même sur Mars si l’on se penche sur le calendrier de SpaceX sur le long terme, c’est son nombre de moteurs. Alors que le Starship qui a pour le moment volé à 15 kilomètres d’altitude en disposait de trois, SpaceX en assemble 29 au pied de son lanceur. De quoi générer une poussée inédite.

Avant de voir ce monstre de puissance prendre son envol, il faut encore que SpaceX règle quelques détails, notamment avec la grande amie d’Elon Musk, la FAA. La fédération américaine d’aviation est en effet la seule instance capable de délivrer un permis de vol pour un engin de ce type. Or, les relations entre la FAA et SpaceX sont pour le moins, tendues. Ce qui n’arrange rien au plan d’Elon Musk, le milliardaire étant très impatient de voir son lanceur, dont les projets de conception ont commencé en 2009 enfin prendre les airs.

Le feu vert de la FAA devrait être donné à la fin d’un examen environnemental de la base de lancement. Cette dernière a été construite sans l’accord préalable de la fédération américaine qui pourrait, en cas de non-conformité, demander à SpaceX de démolir purement et simplement sa tour de lancement.

En attendant que la FAA finisse par se décider dans ce dossier qui traîne, SpaceX poursuit son rythme effréné et continue de développer son Starship à toute vitesse, comme pour mettre la pression sur la FAA, qui a aujourd’hui une partie de l’opinion publique à dos. Du côté de la fédération, le calendrier est beaucoup plus flou, une première version du compte rendu de l’examen doit être rendue dans les prochains jours, suite à ça, une période de réponse de 30 jours est laissée, et une fois ce mois écoulé, la FAA donnera enfin son verdict.

Moteur Raptor ? Le vrai bijou de SpaceX ?

Si la fédération américaine ne s’intéresse pour le moment qu’à la base de lancement de SpaceX, il y a quelque chose au sein de Boca Chica, qui ne respecte pas toutes les lois environnementales, c’est le Super Heavy avec ses 29 moteurs Raptors. Car ces derniers sont des véritables pots d’échappement à ciel ouvert. Ils fonctionnent avec un mécanisme complexe de combustion de l’oxygène liquide avec du méthane liquide, cette combustion va créer des gaz, qui serviront eux à propulser la fusée dans les airs.

L’utilisation du méthane liquide, assez rare dans le monde de l’aérospatial est une des signatures de SpaceX. Jusqu’à récemment l’entreprise américaine était la seule à utiliser ce mélange méthane-oxygène pour faire voler ses fusées, mais depuis quelques mois un effet de mode touche le New Space, et tous passent peu à peu au méthane. C’est par exemple le cas de Blue Origin, qui devrait abandonner le mélange hydrogène-oxygène, pour du méthane avec son nouveau moteur BE-4.

Avec ce méthane liquide, Elon Musk ne fait pas un cadeau à la planète. Il faut le reconnaître. Mais les avantages sont nombreux pour SpaceX qui peut beaucoup plus facilement réutiliser ses moteurs que les autres entreprises du New Space, justement grâce à ce nouvel ergol.

SpaceX : Mars à l’horizon ?

Plus dense que l’hydrogène, le méthane est ainsi plus simple à stocker, il prend moins de place que l’hydrogène et surtout, son point d’ébullition est situé bien plus haut, ce qui rend sa conversion à l’état liquide plus facile. Le méthane a d’ailleurs une température de liquéfaction assez proche de celle de l’oxygène ce qui permet à SpaceX de garder les deux réservoirs quasiment à la même température. Un sérieux avantage quand on sait les différences de température et de pression qui peuvent exister entre les réservoirs d’hydrogène et d’oxygène sur un lanceur classique.

Enfin l’utilisation du méthane est un choix assumé dans l’idée de venir un jour coloniser Mars. En effet, SpaceX affirme qu’il sera possible, une fois arrivé sur la planète rouge de produire du méthane. L’entreprise d’Elon Musk résout ici les grands problèmes du voyage martien que sont le transport et la conversion des ressources nécessaires pour le voyage retour.

Si dans ses plans la NASA ou les autres agences spatiales avaient pensé partir avec de l’ergol (du carburant) pour l’aller et le retour, ce qui alourdissait grandement le vaisseau, SpaceX annonce faire le voyage avec un demi-plein, juste suffisant pour faire l’aller. Le retour se faisant avec le carburant récupéré sur place. Une idée séduisante qui doit encore faire ses preuves, personne n’ayant jamais réussi à démontrer que Mars était capable de fournir du méthane dans de telles quantités.

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2 commentaires
2 commentaires
  1. Bonjour

    Merci pour cette article très intéressant (je suis sérieux)
    En revanche, il y a une faute à chaque fois que le mot « conversion «  est utilisé.
    Il est remplacé par « conversation ».
    Mais cela amène une touche d’humour 🙂

    Merci en tout cas pour ces explications

    Bonne soirée

  2. “Avec ce méthane liquide, Elon Musk ne fait pas un cadeau à la planète. Il faut le reconnaître.”

    C’EST TOUT LE CONTRAIRE!

    Le méthane (CH₄), qui est un gaz naturel, est fabriqué en extrayant du dioxyde de carbone de l’atmosĥère (CO₂) et en le mélangeant à de l’Hydrogène (H). On retire donc le Carbone de l’air et on émet de l’Oxygène.

    Lors de sa combustion le méthane produit du CO₂ et de la vapeur d’eau (O₂). Le CO₂ émis est le même qui avait été extrait de l’air à l’origine, donc il n’y a aucun ajout de CO₂ dans l’atmosphère.

    Si le système de fabrication du méthane utilise une source d’énergie renouvelable alors on peut affirmer qu’il ne crée aucune pollution.

    De leur côté les fusées actuelles brulent des gaz hautement toxiques.

    Une fusée au méthane est totalement propre.

    CH4 + O2 → CO2 + H2O (combustion du méthane dans le dioxygène)

    dioxyde de carbone (CO2) et l’eau (H2O).

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