Mardi dans un communiqué très sobre l’agence spatiale américaine (NASA) a évoqué le sujet du télescope spatial James Webb. Elle a reconnu qu’il était victime d’un problème technique. Un des quatre modes d’observation de l’instrument MIRI a été désactivé. Cet appareil permet de capter la lumière en infrarouge moyen, des longueurs d’onde invisibles à l’œil nu.
C’est cet instrument qui a été utilisé pour prendre la photo du groupe de galaxie « Stephan’s Quintet » présenté dans le premier lot de photographie de James Webb depuis la Maison-Blanche par le président Joe Biden en personne.
Dans son communiqué, la NASA explique avoir repéré une « friction accrue » sur l’une des roues utilisées pour changer les longueurs d’onde sur MIRI. Le 6 septembre, lors d’une réunion exceptionnelle, les membres du conseil d’examen de James Webb ont décidé de suspendre les missions utilisant cet appareil.
Un instrument endommagé sur 17
L’absence de ce mode de détection ne devrait cependant pas être un très gros problème pour les astronomes qui ont la chance de travailler avec James Webb. La NASA avait prévu que l’appareil pourrait s’endommager avec le temps et le télescope dispose en tout de 17 modes repartis sur quatre instruments.
Ce n’est cependant pas la première fois que James Webb est victime d’un ennui. En juin dernier la NASA avait déjà communiqué sur un dégât subi par James Webb au niveau de son miroir. Selon l’agence spatiale américaine, le télescope aurait été touché par une micrométéorite. L’accident n’a pas posé trop de problèmes à James Webb et la NASA assure qu’il a pu continuer à fonctionner tout à fait normalement.
Positionné sur le point Lagrange 2 (zone d’équilibre gravitationnel entre la Terre et le Soleil), James Webb est à 1,5 million de kilomètres de notre planète. Contrairement à son grand frère Hubble, il est impossible d’envoyer une équipe d’astronautes faire des réparations, James Webb n’a donc pas le droit à la casse.
James Webb : un projet de 20 ans à 10 milliards de dollars
Étant l’objet le plus précieux que l’Homme n’a jamais envoyé dans l’espace, le télescope est évidemment scruté de près. Évalué à 10 milliards de dollars, l’appareil a mis plus de 20 ans avant de sortir des usines de la NASA.
L’agence spatiale américaine espère maintenant pouvoir amortir cet investissement en l’utilisant pendant des dizaines d’années. Sur ce point, les premiers résultats sont d’ailleurs très bons, James Webb proposant des images nettement plus riches et détaillées qu’Hubble ou Spitzer, un autre télescope spatial concentré sur les infrarouges.
Récemment une équipe de chercheurs, dirigée par le toulousain Olivier Berné a pu utiliser l’appareil et observer la nébuleuse d’Orion. Si les détails scientifiques de l’expérience ne sont pas encore connus, les premières images sont à couper le souffle.
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