La Chine vient de terminer la construction de sa station spatiale en orbite. Plus petite que l’ISS, elle peut recevoir des astronautes pendant quelques mois avant qu’ils ne rentrent sur Terre. Ce projet de longue date est une grande étape dans le développement du programme spatial chinois et l’Europe comptait bien en profiter.
Mais de nouvelles déclarations des cadres de l’ESA remettent aujourd’hui en question le partenariat entre la Chine et le vieux continent. Il était initialement prévu que des Européens se rendent dans la station de la CNSA (l’agence spatiale chinoise), mais cela ne semble plus à l’ordre du jour.
Tiangong : la station chinoise
Pour Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA, l’Europe a déjà beaucoup de travail avec l’ISS et le maintien de cette dernière en orbite. « Nous n’avons ni le feu vert budgétaire ni politique ni l’intention de nous engager dans une deuxième station spatiale. » Le discours est clair, il faut jouer la carte de la patience et voir comment Tiangong dure dans le temps.
Depuis deux ans, la station n’est plus aussi attirante. Pourtant, en 2017 à la genèse du projet, elle a été la source de nombreux espoirs, en Chine évidemment, mais en Europe, en Russie et en Inde. Tous voulaient prendre part à cette grande aventure. En 2018, lors de la présentation de la « phase 2″ l’idée d’un “village lunaire international” fait même son apparition.
L’annonce d’Aschbacher peut donc paraître illogique, elle était néanmoins attendue. Un scientifique anonyme de la CNSA reconnaissait que les trois dernières années avec la pandémie et la guerre en Ukraine ont “rendu la collaboration avec les collègues européens de plus en plus difficile.”
La Russie, meilleure alliée de la Chine ?
Pour l’heure aucune réaction n’a été faite de façon officielle du côté de Pékin. Il serait d’ailleurs surprenant de voir l’agence prendre la parole sur ce sujet. Très sobre dans sa communication, la CNSA devrait se concentrer sur les premières missions habitées vers sa station spatiale.
Malgré le départ des forces européennes, la Chine sait qu’elle peut compter sur un grand soutien de la Russie. Les cosmonautes ne sont plus vraiment à leur place dans l’ISS et si les échanges sont toujours cordiaux en orbite, au sol que les frictions sont de plus en plus nombreuses.
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