NASA : James Webb observe une étoile alors qu’elle est déjà morte

• Le télescope James Webb a observé l’étoile WR 124
• C’est la première observation directe de ce type d’étoile
• Cette observation pourrait entraîner des découvertes immenses
• L’origine de la vie se trouve peut-être dans cette image

Le ciel est parsemé d’étoiles. Rien que dans notre galaxie la Voie lactée, il y en aurait entre 200 et 400 milliards. Mais tous ces points blancs ne se valent pas. Certaines étoiles sont très rares, c’est notamment le cas des « étoiles Wolf-Rayet », seulement une étoile sur 200 millions sont de ce type.

Ces étoiles ont la particularité d’être très lourdes, 25 fois la masse du Soleil. Lors de leur déclin, elles émettent du gaz en grande quantité, avant d’exploser sous la forme d’une supernovae. Cette phase de leur vie ne dure que quelques instants à l’échelle de l’Univers (un million d’années au maximum).

Découvertes il y a plus de 150 ans par deux astronomes français, Charles Wolf et Georges Rayet, ces étoiles qui portent aujourd’hui leurs noms restent un mystère pour le monde scientifique. Rares, elles n’ont jamais été observées directement. Mais grâce à l’arrivée dans l’espace du télescope spatial James Webb (JWST) la donne a changé.

Plus précis et plus puissant que son grand frère Hubble, il a été capable de focaliser son miroir sur l’étoile WR 124. L’image vient d’être rendue publique par la NASA. Cette étoile de type « Wolf-Rayet » du nom des deux astronomes français en ayant fait la découverte indirecte il y a 150 ans.

WR 124 : une première pour l’histoire

Selon les premières déclarations de la NASA, l’étoile WR 124 faisait, il y a encore quelques centaines de milliers d’années, environ 30 fois la masse du Soleil. Depuis, un tiers de ce poids a été perdu dans le vide spatial. Alors que le cœur de l’étoile commence à faiblir, des vents interstellaires très violents viennent détacher les couches externes de l’étoile.

Ce dernier va alors maigrir, au point que dans quelques milliers d’années son noyau sera mis à nu et explosera dans une supernova. La matière éjectée se regroupe dans l’espace sous la forme d’un « halo » de lumière facilement visible sur les images de James Webb.

En se dispersant et en refroidissant, la matière qui faisait autrefois partie du cœur de l’étoile devient de la poussière stellaire. La NASA estime que ces « pertes » des étoiles Wolf-Rayet seraient à l’origine de la propagation rapide des atomes lourds dans l’Univers.

Les scientifiques savent depuis des années que plus une étoile est lourde, plus sa durée de vie est courte. Ils savent également qu’au commencement, seuls les atomes d’hydrogène et d’hélium étaient présents dans le vide spatial. La réaction de fusion nucléaire entre ces deux éléments primordiaux a donné naissance aux autres particules que nous connaissons aujourd’hui.

Les étoiles Wolf-Rayet : le chaînon manquant ?

Ce que les chercheurs n’arrivent pas à comprendre, c’est comment cette matière lourde, présente surtout dans le cœur des étoiles a pu traverser l’Univers pour se retrouver à tous les endroits à la fois. L’une des hypothèses les plus probables est que des étoiles très lourdes, de type Wolf-Rayet, aient émis cette matière durant leur fin de vie.

La NASA doit encore étudier les données transmises par le télescope spatial James Webb, mais cette hypothèse pourrait se confirmer dans les mois et les années à venir. Les implications d’une telle découverte seraient immenses. En comprenant comment la matière « lourde » arrive à voyager dans l’Univers, les scientifiques espèrent remonter le fil de l’apparition de la vie sur Terre.

Les deux notions étant extrêmement proches — la vie ne peut pas se développer sans matière « lourde » — il serait alors possible de savoir comment la vie est apparue sur Terre, mais surtout si et où elle est apparue ailleurs dans l’Univers.

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