Rares sont les entreprises à connaître une aussi belle stabilité, le jour de leur introduction en Bourse. Porsche, sous son nouveau ticket symbolique “P911” fait maintenant partie de ce petit cercle. Coté dans la fourchette haute du prix de l’action initial, son cours n’a pas flanché et s’est même permis une petite envolée.
L’action Porsche s’est introduite au prix de 82,5 euros à la Bourse de Francfort, avant de dépasser les 86 euros dans la matinée. À la clôture de sa première séance, elle se négociait 83,56 euros, valorisant le constructeur automobile à plus de 76 milliards d’euros. “Un grand rêve” pour Porsche, selon son PDG Oliver Blume.
L’influence de Tesla
La stratégie fut la bonne, en tout cas pour le moment. Porsche pèse presque aussi gros sur les marchés financiers que Volkswagen et son groupe (84 milliards d’euros). La division entre les deux entités s’est décidée alors que Volkswagen et Porsche voyaient Tesla s’envoler grâce à l’espoir de ses actionnaires d’une entreprise nouvelle, à fortes marges, et remplaçante des acteurs traditionnels.
Même si Porsche est aussi un acteur traditionnel, sa stratégie vers l’électrique fait de lui un concurrent à Tesla. Sans le poids de Volkswagen et avec l’aide de startups pour la recherche et le développement, le constructeur pense qu’il pourra trouver de nouveaux capitaux sur les marchés financiers et les utiliser pour d’autant plus aller de l’avant.
19 milliards d’euros pour l’électrique, l’eFuel et l’autopartage
L’opération d’introduction en Bourse va permettre de lever 19 milliards d’euros. L’un des principaux projets de Porsche avec cet argent frais : la construction de six usines de batteries rien qu’en Europe, et le développement de nouveaux logiciels pour les voitures électriques… et autonomes. La marque doit encore débourser quelques milliards pour le développement de son carburant alternatif – le e-Fuel au Chili – et aussi préparer son virage vers l’autopartage et l’accès à ses voitures par abonnement.
En plus d’être particulièrement stable, l’introduction en Bourse de Porsche arrive dans un contexte loin d’être opportune. Les marchés sont moroses, tout comme le sont les investisseurs face à la rehausse des taux d’intérêts, de l’inflation et des prix de l’énergie. Beaucoup d’entreprises ont préféré remettre à plus tard leur projet d’introduction en Bourse. Depuis 2011, en termes de titres émis (911 millions d’actions), aucune entreprise n’avait réalisé une opération en Bourse aussi grosse que celle de Porsche en Europe.
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