Dans quelques jours se tiendra la Worldwide Developer Conference, en Californie. Pour l’occasion, Apple a invité de nombreux créateurs d’apps mais aussi des journalistes spécialistes des jeux vidéo. Et justement, le fabricant pourrait présenter lors de l’événement son tout premier casque de réalité mixte, faisant la part belle au gaming. Depuis plusieurs mois, les rumeurs à son propos se succèdent.
Parmi celles-ci, on peut notamment citer celle de sa date de sortie : si le wearable devrait bel et bien voir le jour le 5 juin prochain, il ne serait toutefois pas commercialisé avant fin 2023 voire l’année suivante. Pour en savoir plus sur l’appareil, faisons donc le point sur tout ce que nous savons aujourd’hui – à considérer avec des pincettes jusqu’au jour J, évidemment.
1 – Il sera (vraiment très) cher
Pour commencer, on peut supposer sans trop se mouiller que le Reality Pro sera particulièrement cher. Les analystes qui se sont penchés sur son cas n’ont cessé de surenchérir depuis les premiers indices le concernant, jusqu’à arriver à un consensus de trois mille dollars environ. Une somme à laquelle il faudra certainement rajouter quelques centaines d’euros, car Apple a l’habitude de vendre ses produits beaucoup plus chers en Europe – sans que ceci n’ait jamais vraiment été justifié cependant.
À titre de comparaison, le Meta Quest Pro, flagship du moment, ne coûte “que” 1 199,99 euros en France métropolitaine, pou sa version de base. Mais comme nous allons le voir un peu plus bas, sa fiche technique n’a rien à voir avec celle du Reality Pro, qui devrait être bien plus performant.
2 – Il sera puissant
Performant, et pour cause : le Reality Pro sera propulsé par un processeur propriétaire, issu de la gamme Apple silicon dont la réputation n’est plus à faire. Celle-ci équipe les Mac depuis fin 2020 et c’est sa génération M2 qui intègrera le casque de réalité virtuelle. Plus précisément, la carte mère en question serait doublée pour un maximum de vélocité. Un choix plutôt étonnant, car le concepteur avait auparavant tendance à passer au stade supérieur dans ce cas (comme avec la M2 Pro).
La quantité de mémoire vive qui sera associée reste encore floue à ce jour, néanmoins celle-ci atteint jusqu’à vingt-quatre gigaoctets sur les MacBook Pro et les MacBook Air dotés de la puce M2. Un bon indicateur de ce que prépare peut-être la Pomme pour son eyewear. Il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour qu’aucun problème de surchauffe ne vienne gâcher l’expérience au quotidien.
3 – Ses fonctionnalités
Passons maintenant aux différents atouts du système d’exploitation du Reality Pro. Les sources quant à son nom divergent encore aujourd’hui, mais des mentions claires à rOS, xrOS et realityOS ont d’ores et déjà été aperçues chez Apple. Il s’agissait de morceaux de code piochés dans les plateformes déjà publiées de la société ou de dépôts de marques (propriété intellectuelle) à l’étranger, preuves noir sur blanc du sérieux de ces informations.
Un iPhone devant les yeux
Ce que nous disent les bruits de couloir à propos du Reality Pro concernant ses apps, c’est avant tout que bon nombre d’entre elles seront natives. Apple devrait ainsi livrer l’appareil avec plusieurs services que l’on retrouve déjà sur son iPhone, comme Messages ou FaceTime mais aussi Livres, Contacts, Rappels, le navigateur propriétaire Safari et TV.
Le casque se comportera alors non pas comme un simple relais du mobile tel les premières Apple Watch, mais plutôt comme une interface indépendante et totalement autonome. Un iPhone sera peut-être nécessaire pour associer le périphérique à un compte iCloud existant, mais c’est tout. Avec ceci, une app dédiée au bien-être serait également de la partie, proposant notamment des conseils pour méditer.
Place aux jeux
Bien sûr, impossible de ne pas évoquer aussi le cas des jeux vidéo. Phil Schiller, actuel vice-président en charge du marketing chez Apple, aurait fait son maximum pour que cette thématique soit la composante phare du Reality Pro. Il faut dire que tout est déjà prêt, ou presque : d’un côté Apple Arcade dispose d’un catalogue de plus de deux cents titres accessibles en illimité pour 4,99 euros par mois, dont des productions AR, et de l’autre des contrats auraient été signés avec des studios réputés. On ne sait pas encore quelles licences sont en préparation, mais on parle ici d’éditeurs de premier plan. Hollywood serait également dans la boucle, pour des films en immersion (spoiler : cette proposition de valeur n’a jamais décollé chez la concurrence).
Le Reality Pro aura droit à son App Store
Dans la même veine, le casque de réalité mixte d’Apple s’inspirera des App Store existants pour Mac, pour iPad, pour Apple TV et pour iPhone afin de créer le sien. Les développeurs tiers y rejoindront la firme aux trois mille milliards de dollars de capitalisation avec leurs propres services, cette dernière ponctionnant au passage 15 à 30% de commission sur chaque achat in-app.
4 – Un écran hors du commun
Très récemment, un insider a aussi appris que l’écran proposé par le Reality Pro sera probablement le meilleur du marché. Ceci afin de se démarquer de la concurrence d’une part, mais aussi pour convenir aux applications de réalité augmentée qui nécessitent une qualité d’image très pointue. La luminosité atteindrait alors les cinq mille nits, un record absolu, tandis que la définition proposerait de la 4K pour chaque œil. Comme on sait que l’affichage est ce qui coûte le plus cher chez les sous-traitants, on comprend ici facilement le positionnement tarifaire.
5 – Design by Jony Ive
Pour notre cinquième point, parlons design. Selon toute vraisemblance, Jony Ive a fait partie de l’équipe en charge de définir le format du casque d’Apple – avant de stopper finalement sa collaboration avec le groupe de Tim Cook après avoir créé sa propre agence de communication. Ive, c’est le protagoniste qui se cache derrière les lignes directrices du premier iPod, du premier iPhone, du premier iPad, du premier iMac et des premiers AirPods. Rien que ça.
À ses côtés, le Reality Pro aurait aussi pu compter sur le savoir-faire de Jeff Williams, actuellement COO d’Apple et peut-être candidat à la succession de Tim Cook. Williams est en charge du human interface group, soit le département en chef pour le design de l’entreprise américaine. C’est aussi ce dirigeant qui gère la fabrication, avec une maquette issue aussi de l’imagination de Paul Meade, ancien de chez Microsoft. Redmond, on le rappelle, vend toujours le HoloLens 2. Ce dernier vise par contre les professionnels avant tout, qui ne semblent clairement pas être la cible principale du Reality Pro.
6 – Autonomie maximum
Pour conclure ce chapitre, attardons-nous maintenant à l’endurance du Reality Pro. Là aussi les designers auront été mis à rude épreuve, Ive ayant tout particulièrement conseillé de créer une machine légère et agréable à porter pendant de longues minutes. Et c’est chose faite : la batterie du casque ne sera pas collée à la monture, mais déportée. Celle-ci serait plus exactement installée autour de la taille de l’utilisateur, et reliée à l’eyewear par un câble dont l’une des fiches serait propriétaire et magnétique – mais différente du MagSafe 3.
L’objectif, ici, serait double. D’une part, c’est donc pour le confort des consommateurs qu’Apple a pensé à réduire la pression pesant sur la nuque. Mais pas que, puisque la “ceinture” d’où provient l’énergie pourrait en fait accueillir plusieurs batteries pour tenir très longtemps. Chacune d’entre elles proposant une autonomie de deux heures, soit à peu près ce que propose aussi le Meta Quest Pro. On ne connaît pas le prix de ces accessoires à l’unité, mais le format ressemblerait peu ou prou à celui de la batterie externe MagSafe compatible avec les iPhone.
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