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Starship : “il a plu de la crasse brune”, les habitants racontent

À moins de 10 kilomètres du pas de tir de Starbase, les habitants du village de Port Isabel racontent ce qu’ils ont vécu.

Le “Cap Canaveral privé” de SpaceX baptisé Starbase, situé à la frontière entre le Texas et le Mexique, est devenu pour la première fois le théâtre d’un lancement de fusée en condition réelle. Mais contrairement au décollage des fusées Falcon 9 et Falcon Heavy, les 33 moteurs de Starship ont provoqué une secousse sans précédent qui s’est propagée du pas de tir à des dizaines de kilomètres. Les habitants du village de Port Isabel, première agglomération la plus proche, ont fait part de leur expérience hors norme, craignant pour leur santé et pour leur habitation.

Contrairement à la base spatiale de Cap Canaveral en Floride, où SpaceX et la NASA se partagent les terrains, Starbase est une exclusivité à l’entreprise d’Elon Musk et aux vols de Starship. En 2021, les essais de la fusée n’avaient pas de quoi faire de gros dégâts, car seul le vaisseau avait réalisé des tests, sans que le lanceur Super Heavy ne vienne contribuer à la poussée. Le vol du jeudi 20 avril fut le tout premier à faire décoller la fusée en pleine charge, du haut de ses 119 mètres et ses 5000 tonnes de poussée.

Celui qui a explosé après 4 minutes de vol s’est aussi et surtout fait remarquer les premières secondes après la mise en marche de ses moteurs. “C’était vraiment terrifiant”, expliquait une habitante de Port Isabel au New York Times, alors qu’elle était avec sa mère au moment où les habitants ont entendu le bruit sourd de l’engin, à 8h30 du matin. “C’était à un niveau complètement différent”, ajoutait-elle, un changement d’échelle qui s’explique ainsi par la présence du lanceur Super Heavy en plus du vaisseau Starship.

starship premier vol
© SpaceX

La poussée de l’engin est de l’ordre de 2 fois plus élevée que celle de la plus grosse fusée de la NASA, la SLS (des missions Artemis en direction de la Lune), pourtant déjà spectaculaire.

L’onde de choc était bel et bien violente et a d’ailleurs brisé une fenêtre d’une salle de fitness, chose qui n’avait jamais eu lieu par le passé et qui était inconcevable aussi. Il faut dire qu’une fusée de 119 mètres était de l’ordre de l’imaginaire avant que Starship n’existe (il a été assemblé pour la première fois en octobre 2022, à l’occasion de la production de son vingt-quatrième exemplaire). “C’était comme un tremblement de terre” commentait le responsable de la salle de sport au journal américain.

Plus près du pas de tir, là où la zone fut entièrement vidée de toute présence humaine, les débris projetés par la poussée des moteurs ont aussi fait de gros dégâts. Notamment dans une voiture, raconte-t-on encore dans le New York Times. Le responsable d’une chaîne YouTube bien connue pour diffuser des vidéos en direct sur Starbase, LabPadre, comparait les débris à des morceaux de béton de la taille de boules de bowling, principalement en provenance de la rampe de lancement.

Zone bouclée, brouillard potentiellement nocif

Au lendemain du décollage, la plage de Boca Chica est toujours bouclée, tout comme une large portion de la State Highway 4, aussi appelée “Boca Chica Boulevard”, qui relie la cote à Brownsville. Le but ? Laisser les équipes de SpaceX faire le ménage, terminer leurs diagnostics, et prévenir de toute anomalie. Une étape dans le calendrier qui n’était pas prévue comme telle. Les modélisations du décollage épargnaient en grande partie les environs et n’avaient pas prévenu les habitants de Port Isabel que le décollage de Starship les plongeraient aussi dans un brouillard épais.

Les dangers de cette “pluie de crasse brune”, ne sont toujours pas totalement écartés, selon les experts indépendants. Ni SpaceX ni la FAA (Federal Aviation Administration) n’ont répondu aux multiples questions des habitants de la région jeudi. L’une d’entre elle indiquait alors que même si l’entreprise spatiale avait créé de multiples emplois dans une ville assez pauvre, la présence de son pas de tir avait en quelque sorte sacrifié les conditions de vie locale. “Les habitants ici sont simplement sacrifiés […] Il (Elon Musk ndlr) voulait juste mettre cette chose en l’air” disait-elle.

“La présence de cette poussière m’indique d’une certaine manière que la modélisation de l’impact était inadéquate, car cela n’a pas vraiment été divulgué comme une hypothèse possible”, expliquait Eric Roesch, un expert en conformité environnementale et en évaluation des risques, au New York Times. Lui suit particulièrement les décollages de SpaceX et indiquait qu’il lui faudrait une analyse chimique pour pouvoir confirmer ou non de la présence de produits nocifs.

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11 commentaires
11 commentaires
  1. Explorez notre terre plutôt que de polluer l’espace, Ho non ont à déjà tout polluer sur terre alors continuons…. pauvre monde, nous allons à notre perte….
    Aidé les gens et l’environnement ça c’est une vraie mission

    1. Je sais pas exactement combien pollue le spacial a l’échelle mondiale mais je pense que c’est vraiment risible, c’est dans la nature de l’homme d’explorer toujours plus loin, on veut devenir une civilisation interplanétaire, c’est une bonne chose sur le papier, si demain une météorite détruit la terre au moins il restera des humains quelque part. Cependant tu as raison que la priorité actuelle est climatique c’est certain.

  2. Je serais curieux de voir les vidéos avec des plans plus large pour voir la dispersion du nuage de poussière et de béton parce que j’ai de très sérieux doute sur le témoignage de fin d’article concernant la“pluie de crasse brune”.
    En ce qui concerne la voiture qui se trouvait dans la zone d’exclusion et qui a reçu un gros morceau de béton, elle n’aurait jamais du se trouvé à cette endroit puisqu’il y avait un risque que tout le PAD saute.
    ” “C’était comme un tremblement de terre” ” normal puisque l’engin est très puissant.Il y a à minima 6 mois de travaux.

  3. Je préfère vivre a coté de spacex que d’une usine de charbon ou ce que tu veut d’industriel. En plus on peut voir des décollages

    1. Très bien, dans ce cas, j’habite a coté d’une école (et cette fois c’est pas une théorie, c’est la vérité), je peut t’assurer que je préférerais être a coté de spacex, alors ok tout les 3 mois y’a gros truc qui fait un boucan pas possible qui est testé, mais j’entend pas toute les journée des enfants crier et des “jean michel est appelé a la vie scolaire”. Mon point, je préfère une nuisance forte mais occasionnelle qu’une faible/moyenne mais fréquente.

      1. Et si t’es affolé par un nuage de poussière, tu va pas aller bien loin dans la vie, les gens se plaignent d’absolument tout de nos jours du moment que c’est hors du “commun”, sans même s’apercevoir de ce qui est “commun” est tout autant néfaste voir pire, respirer des fumées de carburants (et de diesel encore pire…), des clim mal réglé qui rendent malade, des aliment hypertransformé, je peut continuer pendant des heures.

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