- Selon la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, une voiture électrique coûte moins cher à l’usage qu’une thermique.
- L’entretien d’une voiture électrique est en effet moins contraignant et moins coûteux
- Mais le coût d’achat d’une voiture électrique reste plus élevé que celui d’une thermique
La voiture électrique est-elle vraiment plus avantageuse qu’une voiture thermique ? C’est ce qu’a affirmé la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur CNews.
Selon elle, « à l’usage (et ça c’est très clair et très prouvé), une voiture électrique coûte moins cher qu’une voiture thermique ». Deux éléments expliquent ce coût réduit : « le moteur est un peu moins compliqué à entretenir et l’essence coûte plus cher que l’électricité » a-t-elle expliqué.
Mais cette affirmation est-elle vraie ? Et quels sont les autres critères à prendre en compte pour comparer les deux types de véhicules ?
Voiture électrique : un entretien plus simple et moins cher
L’un des principaux avantages de la voiture électrique est bel et bien son entretien beaucoup moins contraignant qu’une voiture thermique. Une voiture électrique est composée d’une dizaine de pièces détachées, contre un millier pour une thermique. Elle n’a pas non plus de moteur à combustion, ni de boîte de vitesse, ni de courroie de distribution, ni de bougies, ni de filtre à huile. Elle n’a donc pas besoin de vidange, ni de changement de ces pièces d’usure.
Les seuls éléments à entretenir sur une voiture électrique sont les pneumatiques, les plaquettes et les disques de frein, les essuie-glaces et le lave-glace. Mais même ces pièces sont plus durables que sur une thermique, car la voiture électrique utilise un système de récupération d’énergie au freinage qui soulage les plaquettes. Par ailleurs, la révision d’une voiture électrique peut se faire tous les 30 000 km, contre 15 000 à 20 000 km pour une thermique.
Selon une étude réalisée par des organismes américains, le coût d’entretien d’une voiture électrique serait inférieur de 35 % en comparaison d’une thermique équivalente. Après cinq ans d’utilisation, le budget annuel d’entretien d’un véhicule électrique est estimé à 800 € par an, contre 1 000 € à 1 600 € pour une thermique. Sur la durée de vie totale des voitures électriques, les automobilistes réaliseraient des économies moyennes allant jusqu’à 4 000 €.
Ces chiffres sont encore plus importants si l’on prend l’exemple d’une citadine. Selon un rapport de France Stratégie, relayé par FranceTV, l’économie réalisée à l’usage sur un modèle thermique est d’au moins 1 200 euros par an, à condition de recharger la voiture exclusivement au domicile et en heures creuses.
Un coût d’achat bien plus élevé
Mais si l’entretien d’une voiture électrique est moins cher, son coût d’achat reste plus élevé que celui d’une thermique. En effet, la batterie qui stocke l’électricité et alimente le moteur représente une part importante du prix du véhicule. Selon le comparateur automobile Caroom, le prix moyen d’une voiture électrique neuve en France était de 38 500 € en 2020, contre 23 500 € pour une thermique.
Pour réduire cet écart, les pouvoirs publics ont mis en place des aides financières pour encourager l’achat de voitures électriques. Le bonus écologique et la prime à la conversion sont cumulables et peuvent donc réduire le coût d’achat d’une voiture électrique de plusieurs milliers d’euros.
Selon France Stratégie, le surcoût d’une voiture électrique est en moyenne de 16 000 euros par rapport à son équivalent thermique. Cet écart peut se réduire à 7 000 euros si toutes les aides sont cumulées.
Des économies de carburant
L’autre avantage de la voiture électrique est qu’elle consomme moins de carburant qu’une thermique. Pour l’heure, l’électricité est moins chère que l’essence ou le diesel à la pompe. Selon le site Automobile Propre, le coût moyen du plein d’électricité pour une voiture électrique est de 3 € pour 100 km, contre 9 € pour une essence et 7 € pour un diesel.
Mais il faut aussi prendre en compte le coût de la recharge à domicile ou sur les bornes publiques. En effet, la plupart des automobilistes rechargent leur voiture électrique chez eux ou sur leur lieu de travail. Le coût de la recharge dépend alors du prix du kWh pratiqué par le fournisseur d’électricité et du type d’abonnement souscrit. Selon le comparateur Selectra, le coût moyen de la recharge à domicile est de 2 € pour 100 km avec un abonnement classique et de 1 € avec un abonnement heures creuses.
Sur les bornes publiques, le coût de la recharge varie selon le type de borne (rapide ou normale), le réseau auquel elle appartient (Izivia, Ionity, etc.) et le mode de paiement (abonnement ou sans abonnement). Toujours selon Automobile Propre, le coût moyen de la recharge sur une borne publique est de 4 € pour 100 km avec un abonnement et de 6 € sans abonnement.
En moyenne, on peut donc estimer que le coût du “carburant” pour une voiture électrique est deux à trois fois moins élevé que pour une thermique. Sur une distance annuelle moyenne parcourue par un automobiliste français (13 000 km), cela représente une économie annuelle comprise entre 520 € et 780 €.
La voiture électrique, pas encore pour tout le monde ?
Alors, la voiture électrique coûte-t-elle moins cher à l’usage qu’une thermique ? Dans l’absolu oui, mais la réponse n’est pas si simple.
Le vrai coût de la voiture électrique doit prendre en compte plusieurs paramètres : le coût d’achat, le coût d’entretien, le coût du carburant, mais aussi la durée de vie du véhicule et sa valeur résiduelle.
Selon une étude réalisée par UFC-Que Choisir en novembre 2020, la rentabilité d’une voiture électrique par rapport à une thermique dépend du type d’utilisation que l’on en fait.
Pour un usage urbain (10 000 km par an), il faudrait attendre huit ans pour amortir le surcoût à l’achat d’une voiture électrique. Pour un usage mixte (20 000 km par an), il faudrait attendre quatre ans. Pour un usage routier (30 000 km par an), il faudrait attendre trois ans.
Mais ces chiffres sont basés sur des hypothèses qui peuvent varier selon les cas : le prix du carburant, le prix du kWh, le bonus écologique, la prime à la conversion… Or, ces paramètres fluctuent fortement dans le temps. L’Etat a par exemple réduit le montant maximum du bonus écologique et le coût de l’électricité est en hausse de 15% (pour le moment).
Il est donc important de faire ses propres calculs en fonction de sa situation personnelle pour savoir si la voiture électrique est plus avantageuse financièrement ou non.
Reste que le choix d’un véhicule électrique n’est pas seulement financier. La transition vers de nouveaux modes de déplacement fait partie d’un projet plus global visant à réduire l’impact des transports sur l’environnement. L’Europe a d’ailleurs voté la fin de la vente de véhicules thermiques neufs d’ici 2035.
De plus, selon le cabinet BloombergNEF, le prix des batteries devrait baisser de 58 % d’ici 2030, ce qui rendrait les voitures électriques plus abordables. Dans le même temps, le développement des infrastructures de recharge et l’amélioration de l’autonomie des véhicules devraient lever les principaux obstacles à leur adoption.
La voiture électrique est donc une affaire qui roule… mais qui n’est pas encore arrivée à destination.
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Le rêve et l’intoxication des cerveaux sont de mise actuellement. Les publicités TV n’existent plus qu’à travers les voitures électriques. Le déni des réalités pour motif politicien bat son plein mais le réveil sera douloureux !
C’est marrant personne ne parle des taxes qui vont tomber sur l’électricité quand la majorité des français seront en électrique. Ce qui compose le prix des carburants c’est à 60% des taxes que l’on ne retrouve pas sur l’électricité… Si vous croyez que l’état va se priver de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an … La chute sera douloureuse.
Article très intéressant, merci.
Désolé, mais il y a beaucoup d’incohérences dans votre article. Selon le groupe Total, le prix moyen au 100km pour une voiture électrique est de 11€ contre 9,75€ pour une diesel et 7,50€ pour une essence.
Au niveau de l’entretien, il faut prendre le remplacement des batteries après un certains temps: le coût représente 30% du prix du véhicule… niveau entretient moins cher au aura vu mieux! D’ailleurs, si on compare le prix de l’entretient entre l’électrique et le thermique et la différence du prix d’achat, il faudrait garder sa voiture électrique 16 ans pour compenser la différence… qui garde sa voiture 16 ans?
La production d’un véhicule électrique à un impacte écologique énorme, il faudrait effectuer 150k km en voiture diesel pour contrebalancer l’empreinte écologique d’une voiture électrique qui sort du garage.
Bref, encore un article Greenwashing!
Petit détail on a promis des pannées d’électricité cet hiver mais qui n’ont pas eu lieu mais elles ont permis de justifier une hausse de 15% d’électricité et de 15% de taxes (à peu de chose près 50% de taxes sur l’électricité, de même que sur l’eau et bientôt sur l’air). Ceci dit, comment satisfaire la demande à court termes si celle-ci se présente: devrons nous choisir, chauffage ou voiture ?
le mensonge d’état: 50% en heures creuses, regardez votre facture le prix du kilowatt heures pleines : 0.1752 € heures creuses: 0.1291€.
Sauf erreur 0.1752/2= 0.0876€ une erreur de 0.0419€
Bref c’est toujours la marmotte qui met le chocolat dans le papier alu.
Bon article qui pose une base de réflexion.
Il faut évidemment y inclure les futures taxes, les temps d’attente de charge en cas de trajets importants.
Il risque fort d’y avoir des temps d’attente d’accès au bornes beaucoup plus importante dans les prochains temps. L’été sera instructif. (5 minutes pour faire un plein thermique contre une inconnue pour le plein électrique).
Très bon article
La majorité des voitures sont encore en ville et assimilées, donc dormant dans la rue… Impossible donc de se raccorder chez soi… Donc si ces conducteurs franchissent le pas ( de leur volonté ou parce que “y a pu que ça”) la faible coût de la charge sera oublié et la queue aux bornes encore plus grandes (et le réseau électrique ne permet pas d’en coller partout là où il y aura le plus de demande) Qui dit beaucoup d’utilisateurs et peu de service implique une hausse inévitable des coûts…
Et surtout actuellement on assiste à une augmentation sans fin des prix des véhicules en ajoutant tout un ensemble de choses plus ou moins utiles dedans (surtout moins) ce qui en augmente le prix… la catégorie A étant abandonnée par les constructeurs puisque non rentable à cause des augmentations impliquées par la prochaine norme euro, le prix de base a franchit un nouveau cap… en espérant que les nouveaux systèmes de charge rapide (je rêve d’un plein électrique aussi court qu’un plein d’essence, surtout à moto où l’autonomie est ridicule) et de batteries solide où n’importe quelle techno à venir fera que les électriques d’occase ne trouveront pas d’acheteur et que les nouveaux véhicules resteront chers…
Bref c’est pas gagné pour dans 7 ans…
Je crois qu’il y a une énorme erreur quant au nombre de pièces dans un véhicule (un dizaine dans un ve contre 1000 dans un vt ?) Dans un moteur peut-être… Mais 80 à 90% d’électronique et de code en plus… J’ai bossé sur doc signe pièces chez Renault, je “sais” le nombre de pièces, de variantes et d’options rien que sur les pièces mécaniques
Mon ancienne voiture une Accent 2010 automatique avec moteur 1,6L me coûtait entre 14 et 18 cents du km pour rouler.Ma voiture actuelle une LEAF 2015 me coûte moins de 2 cents du km.
La durée de vie et le prix à la revente sont des données essentielles à ce comparatif qui du coup est très incomplet !
Je ne reviens pas sur divers points déjà fort judicieusement soulevés au dessus.
Quid de la batterie (et peut-être d’autres composant de puissance qui ne sont pas toujours éternels) dans le coût d’entretien ? Pas de climatisation non plus du coup pour ne pas plomber l’autonomie ?
Si on jette la voiture au bout de 5 ans (super écolo), ça doit passer, mais à plus long terme…
J’ai fait l’étude. Mon véhicule essence au bioéthanol me coûte infiniment moins cher que le VE. Et je recharge en 5 minutes !