Le comportement des GAFA est de plus en plus scruté en Europe. Et aujourd’hui, c’est au tour d’Apple d’être visé par une enquête de l’autorité de la concurrence en Allemagne. « Le Bundeskartellamt a engagé aujourd’hui une procédure contre l’entreprise technologique Apple sur la base des nouvelles règles du droit de la concurrence pour les grandes entreprises numériques », peut-on lire dans un communiqué du régulateur allemand.
Celui-ci rappelle également que des enquêtes similaires ont déjà été lancées contre Facebook, Amazon et Google, ces derniers mois. Cette première procédure ouvre la voie à des enquêtes plus approfondies sur les pratiques de la firme de Cupertino.
Le Bundeskartellamt indique en effet qu’elle a reçu de nombreuses plaintes liées à des pratiques potentiellement anticoncurrentielles de la firme de Cupertino. Il y aurait une plainte d’une association représentant les médias et le monde de la publicité concernant les restrictions sur le pistage des utilisateurs sur iOS 14.5 et une plainte concernant les applications qu’Apple préinstalle sur iOS. Et bien entendu, l’autorité allemande évoque également les règles de l’App Store qui obligent les développeurs tiers à utiliser le système de paiement intégré à la boutique et via lequel Apple prélève une commission de 30 %.
Un énième avertissement pour Apple ?
Sur ce sujet, l’autorité allemande de la concurrence évoque des similitudes avec les plaintes reçues par la Commission Européenne, qui enquête également sur Apple. « Cette dernière plainte a beaucoup en commun avec la procédure en cours de la Commission européenne contre Apple pour avoir imposé des restrictions au service de streaming Spotify et, par conséquent, préféré ses propres services. Le cas échéant, le Bundeskartellamt établira des contacts avec la Commission européenne et d’autres autorités de concurrence à cet égard. À ce jour, aucune décision d’ouvrir une nouvelle procédure n’a été prise », explique le Bundeskartellamt.
En tout cas, il s’agit d’une pression supplémentaire pour Apple, dont le système fermé, et les restrictions imposées aux développeurs sont très critiquées. De son côté, Apple se défend en évoquant la protection de la vie privée. En effet, la firme craint que si elle laisse les utilisateurs de l’iPhone installer des apps ne provenant pas de l’App Store (comme sur Android ou sur les Mac), cela puisse laisser entrer des logiciels malveillants.
« En plus de fabriquer divers produits matériels, l’entreprise technologique propose également l’App Store, iCloud, AppleCare, Apple Music, Apple Arcade, Apple TV+ ainsi que d’autres services dans le cadre de son activité de services. En plus d’évaluer la position de l’entreprise dans ces domaines, nous examinerons, entre autres aspects, son intégration poussée à plusieurs niveaux de marché, l’ampleur de ses ressources technologiques et financières et son accès aux données. Les enquêtes se concentreront principalement sur le fonctionnement de l’App Store, car il permet à Apple d’influencer de plusieurs manières les activités commerciales de tiers », commente Andreas Mundt président du Bundeskartellamt.
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