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Dans la (nouvelle) vie de Jack Ma, loin de la tech et de Pékin

Entre les clubs privés et la peinture à l’aquarelle, l’entrepreneur chinois le plus riche et surveillé de Pékin suit une retraite forcée. Mais le business n’est jamais très loin.

La nouvelle vie très secrète de Jack Ma se révèle un petit peu plus aujourd’hui. Grâce à des sources interrogées par le Financial Times, le quotidien du milliardaire et entrepreneur chinois le plus surveillé et menacé au monde n’est plus du même ordre qu’il l’était il y a deux ans. Le fondateur de Ant Group (finance) et Alibaba (e-commerce) a passé ces derniers mois au Japon où ses allées et venues sont particulièrement limitées à des lieux spécifiques et supervisés par une équipe de sécurité sur ses gardes. Dans les pages du quotidien financier américain, nous apprenons que Jack Ma suit une sorte de retraite forcée mais qu’il continue de garder un oeil sur l’économie et les opportunités de business grâce à des clubs privés et des voyages en Europe.

Le chamboulement s’est pointé il y a deux ans maintenant lorsque Jack Ma, alors à la pointe de l’économie en Chine, critiquait le gouvernement et sa politique. C’était aussi le moment où Ant Group, qui se préparait à entrer en Bourse pour une valorisation de 37 milliards de dollars, allait offrir aux Chinois une solution bancaire puissante, comprenant du prêt pour les particuliers, indépendamment de l’Etat, de ses sécurité et de sa supervision. Tout dépassait l’entendement pour Pékin, qui s’oppose fortement aujourd’hui à cette libéralisation financière tout comme la philosophie d’une croissance ouverte sur l’international pour les entreprises chinoises. Jack Ma devait donc devenir l’ennemi numéro 1 et le gouvernement a maintenu “une pression extrême” ces douze derniers mois comme le relayait Bloomberg en août dernier.

Que fait Jack Ma dans sa nouvelle vie ?

Les barrières réglementaires qu’ont rencontré les entreprises de Jack Ma ont grandement démantelé le groupe et la licorne Ant Group n’est aujourd’hui “que l’ombre d’elle même” jugeait Bloomberg dans un éditorial. Alors que fait l’entrepreneur de sa nouvelle vie ? Après ses voyages aux Pays-Bas et en Autriche pour rencontrer des universitaires et parler écologie, il a séjourné ses derniers mois au centre de Tokyo et chercherait à tourner son activité professionnelle et ses investissements vers des projets de soutenabilité ici au Japon. Vers quelles problématiques souhaite-t-il s’attaquer ? C’est la grande question. Mais son passage en Autriche avait surtout était l’occasion pour lui de parler des problèmes de production alimentaires, ce qui pourrait donner un ordre d’idée sur ses plans.

Loin de la tech et de Pékin, Jack Ma aurait aussi voyagé aux États-Unis et en Israël ces derniers mois. Ses séjours à l’international sont très discrets tant aucune information ne s’en échappe. Les sources interrogées par le Financial Times évoquaient plutôt ses fréquentation dans des clubs privés de la capitale japonaise, dont l’un regroupe notamment un petit groupe de Chinois expatriés. Très exclusif, il se situe dans le quartier chic de Ginza. L’un des autres où Jack Ma a pris l’habitude de se rendre fait face au Palais Impérial, dans le quartier financier de Marunouchi.

Pour le reste de son temps, l’aquarelle et les collections d’oeuvres artistiques ont remplacé les réunions au sommet de la tech chinoise. Jack Ma se serait découvert une nouvelle passion dans la peinture. Son quotidien au Japon s’articulerait aussi autour de sa famille. Tous ont déserté la maison de Hangzhou, près de Shanghai, où l’entrepreneur habitait pour se rendre rapidement au siège social d’Alibaba. Sa dernière apparition sur place ne remonte pas à si longtemps cela dit. Au mois de mai 2022, une photo montrait l’homme d’affaires accompagné d’une vingtaine de salariés Alibaba en réunion dans le campus de la société. Sur place encore, l’homme aurait parlé philanthropie et agriculture durable.

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