Elle avait décollé en 2018 à bord d’une fusée Ariane 5, avec pour mission le survol de Mercure. Trois ans plus tard, la sonde BepiColombo construite à la fois en Europe et au Japon a réussi une première partie de sa mission.
En fin de semaine dernière, les deux agences spatiales (ÉSA et JAXA) ont annoncé que la petite sonde de quatre tonnes avait pris ses premières images de la planète la plus proche du Soleil. D’après ces clichés de la sonde, d’une qualité inédite, la surface de la plus petite planète de notre système serait marquée par de nombreux cratères, un peu comme sur la Lune.
Cinq autres survols de ce type sont prévus dans le calendrier de la sonde. Elle devrait se balader dans notre système solaire au gré de l’attraction gravitationnelle jusqu’à recroiser la route de Mercure. Le périple prévue pour la sonde devrait lui permettre d’également passer au plus près de Vénus et de la Terre au cours des prochaines années.
Ce premier survol de Mercure a en tout cas impressionné le monde de l’astronomie. Les clichés ont séduit jusqu’à l’ISS où Thomas Pesquet n’a pas manqué de partager sur Twitter les découvertes de l’ÉSA, l’agence spatiale à laquelle il est rattaché.
On l’oublie parfois mais des sondes explorent le Système solaire en ce moment même, une prouesse qui n’a de cesse de m’émerveiller. La sonde @BepiColombo vient d’effectuer un 1er survol de Mercure 😳 https://t.co/IDwTyf7Yhz #MissionAlpha pic.twitter.com/3VPV3NbivY
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) October 2, 2021
La mission BepiColombo devrait donner plus d’informations aux scientifiques sur l’origine de Mercure, et de facto, sur l’origine de notre système solaire dans son ensemble. La sonde devrait également évaluer comment la planète a pu évoluer au cours des millénaires en orbitant aussi près de notre étoile. Mercure se trouve à 58 millions de kilomètres du Soleil ; un rien à l’échelle de l’Univers (c’est moins que la distance Terre-Mars). À cause de cette proximité la température en surface peut atteindre 450 degrés faisant de Mercure, au même titre que sa voisine Vénus, une véritable fournaise.
Une mise en orbite historique
BepiColombo devrait retourner pour de bon vers Mercure. La sonde a prévu de se mettre en orbite autour de la planète vers 2025. L’attraction gravitationnelle du Soleil étant très forte à cet endroit de notre système, la mise en orbite va s’avérer une étape compliquée pour les ingénieurs européens et japonais. Aujourd’hui, seule la sonde Messenger, lancée par la NASA en 2004 a passé quelques années en orbite autour de la planète avant de finir sa course sur cette dernière, l’agence américaine ayant réduit la trajectoire de l’orbite jusqu’au crash.
Méconnue la planète Mercure est très difficile à observer pour les scientifiques postés sur Terre qui doivent composer avec le Soleil toujours présent dans leur champ de vision, qui perturbe fortement les études. Mercure a pourtant été au cœur d’une révolution du monde de la physique. Son étude au cours de l’éclipse de 1905 a permis à Albert Einstein de prouver sa théorie de relativité restreinte, qui est aujourd’hui admise et reconnue comme la plus grande théorie scientifique jamais découverte depuis Newton.
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