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Le CEO de Binance explique pourquoi l’anonymat des cryptos est un faux problème

Pour le patron de Binance, l’anonymat des cryptomonnaies est un mythe.

Depuis l’annonce des sanctions contre la Russie, qui visent à isoler le pays du système financier international, les gouvernements se demandent si Moscou pourrait utiliser les cryptomonnaies pour contourner ces sanctions. En Europe, on travaille même aujourd’hui sur une législation contre « l’anonymat » des actifs numériques.

Mais pour Changpeng Zhao, le patron de l’échange Binance, l’anonymat dans les cryptos est un mythe. Zhao a évoqué ce sujet lors d’une interview avec CNN.

Dans cette interview, il explique que les gens se focalisent trop sur les cryptomonnaies, alors que celles-ci sont « en fait pas bonnes pour éviter les sanctions. » Celui-ci cite comme exemple les cryptomonnaies volées à Bitfinex en 2016 (des milliards de dollars). Tant que ces crypto n’ont pas été utilisées, les auteurs de ce piratage ont pu se cacher. Mais dès que les actifs numériques ont été utilisés, ils se sont fait prendre.

« Les données montrent que les cryptos sont beaucoup plus sûres, mais tout le monde se concentre sur les sanctions cryptos. Personne ne parle de banques, de cash, de pétrole, etc », regrette le patron de Binance.

Changpeng Zhao : aucune personne intelligente ne contourne les sanctions avec des crypto

Celui-ci explique également que pour les grosses transactions en Bitcoin, il faut passer par un échange centralisé, parce que les échanges décentralisés n’ont pas assez de liquidité. Or, lorsqu’une personne va utiliser ces échanges centralisés, comme Binance, celle-ci passer par une identification.

« […] et une fois que vous savez qu’une transaction est associée à quelqu’un sur la blockchain, il est très facile de suivre cela par la suite. C’est donc une idée fausse que Bitcoin est anonyme. La fonctionnalité anonyme de Bitcoin est très, très faible », a déclaré Zhao.

Pour lui, aucune personne intelligente n’utiliserait les cryptos pour contourner ces sanctions, puisque ces actifs numériques sont trop faciles à tracer. De plus, les gouvernements à travers le monde sont de plus en plus doués pour faire ces traçages.

Concernant les sanctions internationales contre la Russie, Binance explique que son entreprise suit les règles de manière strictes et bloque toutes les personnes sur les listes de ces sanctions (et les gens qui pourraient être liés à ces personnes). Néanmoins, Zhao estime que ce n’est pas à Binance de geler les avoirs du citoyen lambda russe et qu’il s’agit d’une décision qui relève des gouvernements.

Binance réaffirme par ailleurs qu’il s’oppose à la guerre. Et l’échange de crypto indique qu’il a déjà promis un don de 10 millions de dollars pour aider les réfugiés ukrainiens.

D’autres acteurs de l’industrie ont déjà fait des déclarations similaires concernant l’anonymat des cryptos.

« Contrairement à l’argent liquide, les forces de l’ordre peuvent suivre et retracer les transferts d’actifs numériques grâce à des outils d’analyse avancés. Rien de tout cela ne nécessite de bouleverser les attentes établies en matière de confidentialité des détenteurs de portefeuille, car l’architecture ouverte sous-jacente aux actifs numériques est publique et offre une transparence sans précédent dans les détails des transactions. Les enregistrements sont également permanents – personne (ni les sociétés de cryptographie, ni les gouvernements, ni même les mauvais acteurs) ne peut détruire ou modifier les informations », a récemment expliqué Coinbase dans un billet de blog, pour s’opposer à un projet de législation européenne.

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