Le télescope spatial Hubble a encore de beaux restes. Alors que la mise en service de James Webb en début d’année a forcé les comparaisons en tout genre, Hubble prouve qu’il peut encore prendre de très beaux clichés. 30 ans après sa mise en service, le télescope dispose toujours d’un des miroirs les plus puissants au monde.
Il y a quelques semaines l’ESA (l’agence spatiale européenne) a décidé de le tourner vers une région du monde que nous connaissons assez bien. En fixant la galaxie NGC 5495, Hubble ne comptait pas découvrir de nouvelles choses, mais l’appareil voulait réaliser une tout autre mission.
Une photo, deux époques
L’idée était à la fois de réussir à prendre la galaxie en photo, mais aussi d’avoir dans le même champ de vision du télescope une étoile de notre Voie lactée. Le résultat est assez impressionnant. Si l’étoile semble beaucoup plus brillante que la galaxie en arrière-plan, les distances qui nous séparent de ces deux objets ne sont pas du tout les mêmes.
En effet, l’étoile appartient à notre propre galaxie, la Voie lactée, elle est donc située à quelques à quelques milliers d’années-lumière. Les choses sont bien différentes pour la galaxie qui se trouve elles à 300 millions d’années-lumière de nous. Pour se donner une idée plus parlante de ces chiffres, si l’on imagine que l’étoile se trouvait sur le trottoir d’en face, la galaxie serait elle à 28 kilomètres de nous (environ).
Cet écart immense permet aussi de voir deux « époques » différentes dans cette même photo. De par la distance entre nous et la galaxie, la lumière a mis des années à nous parcourir, nous voyons donc une « ancienne » version de la galaxie. Si nous arrivons à nous y rendre en un instant, elle ne ressemblerait pas du tout au cliché de Hubble. C’est la même chose pour l’étoile mais là encore à des échelles bien différentes.
Hubble : Papy fait de la résistance
Réussir à avoir deux éléments du ciel dans la même image relève ainsi de l’exploit. Mais en plus de ce cadrage incroyable, l’ESA a réussi une autre prouesse. Tout l’enjeu était en effet de réussir à « contenir » l’arrivée de lumière au sein du télescope. Si l’appareil avait été exposé trop longtemps à la lumière de l’étoile alors elle aurait pris le dessus sur la galaxie qui aurait disparu.
Avec ce parfait équilibre, l’ESA a réussi un beau tour de force. Si le monde scientifique n’apprendra surement pas grand-chose de ce cliché, c’est une superbe démonstration des capacités de travail de l’ESA. Une très bonne nouvelle pour les années à venir, où l’agence va pouvoir utiliser un appareil nettement plus puissant : le James Webb.
Ces dernières semaines Hubble a été mis à contribution de nombreuses fois. Il a notamment été utilisé par la NASA pour observer l’astéroïde Dimorphos quelques heures après l’impact provoqué par la mission DART. Après son utilisation par l’ESA, il est revenu au début du mois dans les mains de la NASA qui ont utilisé son miroir primaire pour observer des zones très éloignées du ciel.
Hubble et James Webb : le duo gagnant de l’observation spatiale
Pour la première fois de son histoire, l’agence spatiale américaine dispose de deux télescopes d’une telle puissance dans l’espace. Elle compte profiter de cette fenêtre de tir pour mener des observations complémentaires sur des zones intéressantes de notre ciel comme les pouponnières d’étoiles.
Ces zones de naissance sont un endroit crucial pour comprendre les origines de notre propre Soleil. Seuls des télescopes très puissants peuvent aller percer les mystères de ces coins reculés de l’Univers. L’utilisation conjointe de Hubble et de James Webb pourrait ainsi permettre à la science de faire un grand bond en avant.
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