Alors qu’il est suspecté d’espionnage et qu’il est sanctionné aux États-Unis, Huawei augmente ses investissements en France. Au mois de décembre, nous apprenions que le géant chinois a un projet d’usine dans l’Hexagone. Et que c’est dans le Business Parc de Brumath dans la Région Grand-Est que Huawei a décidé d’implanter cette usine.
« Après une évaluation technique, le Business Parc de Brumath a été retenu à la faveur de critères clés pour un tel projet industriel : l’emplacement, la superficie et l’extensibilité, le parc industriel et ses infrastructures, l’environnement alentour et la disponibilité foncière », expliquait la communauté d’agglomération de Haguenau, en décembre.
« Avec cette usine implantée au carrefour de l’Europe, Huawei vient enrichir sa présence sur le continent déjà forte de 23 centres de R&D, plus de 100 universités partenaires, plus de 3 100 fournisseurs et d’une chaîne d’approvisionnement performante », avait également rappelé celle-ci.
Cette semaine, Huawei a finalement lancé le projet de cette usine de production appelée « Huawei European Wireless Factory ». Ce lancement est important, étant donné qu’il s’agit du premier projet de ce type en dehors de la Chine pour Huawei.
Dans cette usine, Huawei va investir 200 millions d’euros. Mais le constructeur n’y fabriquera pas des smartphones, mais plutôt des équipements qui composent les stations de base sans fil. Il s’agit d’équipements importants pour le déploiement mondial du réseau 5G.
Sinon, Huawei indique que dans un premier temps, cette usine créera 300 emplois directs. Et à terme, ce sont 500 emplois directs qui devraient être créés. D’ailleurs, le lancement du projet est une occasion pour Huawei de rappeler l’impact qu’il a dans le monde de la tech français.
Actuellement, le géant chinois compte 1 000 collaborateurs dans l’Hexagone et revendique 12 200 emplois indirects générés par ses activités. Sinon, Huawei compte aussi 6 centres de R&D en France, et compte 300 chercheurs.
« Ce jour est une date historique pour Huawei, parce que cet événement marque une nouvelle étape dans nos relations avec la France et à plus grande échelle avec l’Europe », a indiqué Catherine Chen, vice-présidente et membre du conseil d’administration de Huawei.
Huawei, une entreprise toujours en difficulté sur les smartphones à cause des sanctions américaines
En ce qui concerne ses smartphones, Huawei est toujours en difficulté à cause des sanctions imposées par Washington. Alors que le constructeur visait la première place du marché en 2019, celui-ci a été visé par une première vague de sanction qui lui a privé des services et applications de Google.
Puis, en 2020, des nouvelles sanctions sont tombées. Cette fois-ci, l’administration Trump a voulu cibler la chaîne d’approvisionnement du constructeur.
En effet, ces nouvelles sanctions obligeaient les entreprises non américaines, mais qui utilisent des technologies ou des équipements américains à demander un permis pour continuer à faire du commerce avec Huawei. Résultat, Huawei n’est par exemple plus en mesure de commander de nouvelles puces Kirin auprès de son fournisseur.
Mais pour le moment, Huawei semble exclure une sortie du marché des smartphones. Récemment, le constructeur a démenti une rumeur indiquant que celui-ci aurait un plan pour vendre ses marques Mate et P à un consortium chinois.
En revanche, Huawei a décidé de vendre la marque Honor, qui était spécialisée dans les smartphones milieu de gamme. Grâce à cette vente, Honor se libère des sanctions américaines. Et récemment, celui-ci a pu présenter un nouveau smartphone sur lequel les applications de Google sont installées (quelque chose qui est actuellement impossible pour Huawei).
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