Elon Musk est déjà dans le collimateur de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité américaine des marchés financiers, suite à plusieurs interventions sur Twitter qui auraient eu des conséquences sur le cours de diverses sociétés sous son contrôle.
Par exemple, la SEC avant lancé une procédure contre l’entrepreneur lorsque ce dernier affirmait en août 2018 qu’il allait sortir Tesla de la bourse “pour un prix de 420 $ par action” – 420 étant un clin d’oeil à la culture du cannabis, ce qui trahissait la dimension humoristique du tweet. Mais cela avait alors fait tout de même exploser le cours de l’action du constructeur.
Elon Musk (ou plutôt ses avocats) déminent le terrain après son entrée au conseil d’administration de Twitter
En novembre 2021, la SEC avait exigé du conseil d’administration de Tesla de forcer Elon Musk à utiliser Twitter de façon plus responsable. Mais ce dernier s’est défendu, à la fois sur le terrain légal et avec des interventions plus ou moins croustillantes sur Twitter au grand dam de la SEC.
Plus tard, par le pouvoir magique de son smartphone, Elon Musk avait également fait de nouveau osciller le cours de l’action Tesla (et du Bitcoin) en teasant l’arrivée du paiement en Bitcoin avant d’y renoncer quelques semaines plus tard pour des raisons écologiques.
La SEC garde l’entrepreneur dans son viseur, et il ne fait nul doute que l’autorité apprécie peu la prise de participation d’Elon Musk dans Twitter. D’autant que cette prise de participation n’est pas censée permettre à l’entrepreneur d’influer sur l’entreprise, et que le PDG de Twitter actuel, Parag Agrawal vient de nommer l’entrepreneur membre du conseil d’administration.
Plus encore, ce dernier n’a signé aucun document dans lequel il s’engagerait à ne pas influer sur la stratégie du réseau social selon le New York Times. Et ce dernier a déjà soumis deux sondages à ses followers dans lesquels ils leur demande si Twitter respecte la liberté d’expression ou s’il est opportun d’ajouter un bouton permettant de Modifier ses tweets.
A chaque fois, Elon Musk précise : “réfléchissez bien, votre vote aura des conséquences profondes”. Des tweets repris par Parag Agrawal accompagnés du même message. C’est donc dans ce contexte que Elon Musk a demandé à ses avocats d’amender les documents transmis à la SEC dans le cadre de son rachat massif d’actions – pour éviter tout problème légal et entériner son rôle.
Elon Musk avait déjà notifié la SEC de son achat de 73 486 938 actions Twitter soit 9,2 % du volume total – ce qui en fait l’actionnaire unitaire détenant le plus d’actions dans l’entreprise. Le document indiquait que la participation d’Elon Musk était dans le cadre des provisions 13G qui autorisent une simple notification lorsque l’investisseur n’a l’intention que de garder un rôle “passif”. Ce qui n’est à l’évidence pas vraiment le cas d’Elon Musk.
Du coup le nouveau document précise son rôle et le fait qu’il n’a pas l’intention d’acquérir “plus de 14,9 % des actions Twitter” en guise de condition pour rejoindre le conseil d’administration. Il s’est également engagé à ne pas provoquer la vente de l’entreprise ou de filiales, de fusion ou toute autre action de ce type. Mais toujours sans s’engager à ne pas influer sur la marche de l’entreprise (ce qu’il commence déjà à faire…).
Le document révèle également que Elon Musk prépare sa participation dans Twitter depuis fin janvier. A compter du 31 janvier, Elon Musk a acheté des actions Twitter pratiquement de façon quotidienne. Les rachats étaient toujours compris entre 371 075 et 4 839 507 actions (maximum atteint le 7 février 2022). Le dernier lot d’actions Twitter a été acheté par l’entrepreneur le 1er avril.
Lire aussi – Fondamentale à Elon Musk, la liberté d’expression est en option chez Tesla
L’info a été officialisée par Twitter le 4 avril, en même temps de l’annonce de son nouveau rôle. Et dès le lendemain, l’entrepreneur sondait ses followers sur l’arrivée d’un bouton permettant de modifier ses tweets…
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