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9 enjeux de l’après COVID-19 auxquels la tech va devoir répondre

La distanciation physique, le confinement et la sécurité sanitaire ont souligné les enjeux de l’industrie de demain, pour lesquels la tech pourra apporter des solutions.

Lundi 11 mai 2020, la France est sortie de son niveau de confinement le plus strict, et certains corps de métier ont repris le chemin des transports. Un semblant de retour dans le « monde d’avant », qui n’est pourtant plus d’actualité. Si le scepticisme d’une « nouvelle vague » est très présent dans nos têtes, il est certain que pour de longs mois encore, nos habitudes continueront d’évoluer dans cette nouvelle ère initiée par la crise du COVID-19.

En revanche, le scepticisme sanitaire se détache du scepticisme économique. L’industrie de demain accorde peu de place au doute, et de nombreux enjeux ont d’ores et déjà émergé de la crise due à l’épidémie du nouveau coronavirus. La distanciation physique, le confinement et la prise de conscience de l’importance de la sécurité sanitaire ont édifié un besoin de changement. Presse-citron a déjà eu l’occasion d’en citer plusieurs dans son traitement de l’actualité en lien avec la tech. Voyons ensemble 9 enjeux de l’après COVID-19 auxquels la tech va devoir répondre.

Plus de partage et d’analyse de la Big Data

Quand l’épidémie du COVID-19 est devenue une pandémie, les répercussions sur la data ont été colossales. D’une base de données locale, l’analyse de la Big Data prit une échelle mondiale. Récemment, le Conseil technologique du magazine Forbes publiait un article en mentionnant cet enjeu. L’équipe rapportait que « souvent, seul un petit sous-ensemble de données pertinentes est analysé en raison de contraintes de temps et de performances. Peu importe qu’il s’agisse d’une institution de soins de santé ou d’une institution gouvernementale, il est essentiel pour eux d’être en mesure d’analyser rapidement et plus efficacement une base de données plus grosse pour des informations critiques qui pourraient sauver des vies. »

L’un des sujets les plus populaires à cet enjeu fut la conception d’outils permettant de proposer une application de traçage des malades du COVID-19. Le travail de pair entre Apple et Google – qui ont développé une architecture mise à disposition des gouvernements pour leur application de « contact tracing » – a souligné la nécessité de permettre à ces données sensibles d’ être transparentes, partagées, et sous des outils standardisés pour pouvoir fonctionner ensemble.

“Analyser rapidement et plus efficacement une base de données plus grosse pour des informations critiques qui pourraient sauver des vies”

Face aux données sensibles, un besoin de cybersécurité conséquent

Forcément, cette gestion de la Big Data à l’échelle mondiale a besoin d’un solide renforcement en termes de cybersécurité. Les données sensibles qui sont analysées ici ne pourront gagner la confiance des populations sans un effort commun concernant la confidentialité et les barrières numériques pour empêcher les vulnérabilités. Hier, le FBI rapportait que l’agence enquêtait sur des cyberacteurs chinois aux plusieurs séries de cyberattaques visant les recherches des États-Unis pour un vaccin contre le COVID-19. Pour l’OMS, les données sensibles qui sont actuellement analysées par les différents pays ont fait multiplier par cinq le nombre de piratages informatiques recensés.

L’enjeu est énorme. Et il concernera aussi les nouveaux outils de travail qui ont le vent en poupe en cette période de confinement, comme avec l’émergence des plateformes pour le télétravail. Récemment, Presse-citron avait pu s’entretenir avec Loïc Rousseau, le directeur de Zoom France. Ce dernier nous avait indiqué que la plateforme de visio-conférence, qui a fait sa popularité pendant la crise, souhaitait « mettre l’ensemble des investissements sur la sécurité au cours des 90 prochains jours ». Nadine Yahchouchi, la directrice de l’entité Microsoft 365 sur le sol français, rajoutait quant à elle que la sécurité faisait partie des deux plus gros enjeux de cette période pour la plateforme Microsoft Teams.

Santé connectée : plus de prévention et d’alerte

En 2018, Apple lançait sa nouvelle Apple Watch Serie 4, qui allait donner un second souffle à sa gamme de montres connectée. Sur le nouveau produit, un électrocardiogramme faisait son apparition, et lui donnait un nouvel argument de vente : la santé. Depuis, Apple n’est plus le seul fabricant à développer des produits tournés vers la santé connectée. Fitbit, racheté par Google l’an dernier, est aussi sur le créneau.

De ces appareils, la santé de demain pourra connaître un renforcement des préventions et des alertes. Les insuffisances cardiaques, la maladie de Parkinson, ou encore plus récemment les problèmes de l’ordre psychologique avec les détections de crises de panique, sont tout un tas de nouveaux problèmes auquel la tech permettra une meilleure prévention. Nous le voyons déjà aujourd’hui, les faits divers se multiplient autour d’histoires plus ou moins tragiques où les appareils connectés ont sauvé la vie de plus d’un.

Réinventer le travail avec des outils numériques adaptés

Cette semaine, le patron et fondateur de Twitter Jack Dorsey a envoyé une lettre à ses employés leur rapportant une décision très forte au sein du réseau social. Dans l’ère du post-COVID-19, le télétravail continuera. Certains corps de métier de l’entreprise pourront faire le choix de travailler de chez eux, sans aucune condition de crise sanitaire. La décision est forte mais révélatrice de cette période de crise sanitaire et économique. Les avantages d’un tel choix seront nombreux.

En quelques semaines, le confinement a réinventé notre façon de travailler, et « la crise est un accélérateur du bureau de demain », comme nous l’indiquait Nadine Yahchouchi de chez Microsoft France. Nous avons en tête l’augmentation massive du nombre d’utilisateurs de l’application Zoom (de 10 millions à plus de 200 millions de comptes actifs depuis décembre), mais c’est bien d’un ensemble plus général que la tech devra accompagner le changement. Services en SaaS, accès à l’information partout, outils de communication et plateforme de création plus simple… le travail de demain connaîtra un élan de mobilité en entreprise.

« La crise est un accélérateur du bureau de demain » Nadine Yahchouchi, Microsoft France

Un débit internet à la hauteur

2020 aurait dû être l’année du réseau 5G pour la France. Finalement, les retards pourraient être conséquents, et le déploiement du réseau censé accompagner l’émergence de l’internet des objets (IoT) devra encore attendre. Mais comme nous avons pu le voir avec l’arrivée de Disney+ retardée en mars dernier, le débit internet sera un enjeu crucial en vue de l’augmentation de l’utilisation des outils du numérique. Le monde du travail et du divertissement (le streaming en majeure partie) devront pouvoir se partager sans difficulté le débit. Cela passera certainement par de meilleures infrastructures, mais également une consommation plus mesurée des différents services.

Fintech : banque en ligne et paiement sans contact

Presse-citron en consacre un volet entier dans sa ligne éditoriale : la Fintech, pour « les technologies financières », est une partie intégrante de la révolution du numérique. Avec la crise du COVID-19, nous avons pu voir que l’intérêt de tous convergeait vers des outils plus simples, connectés, et disposés pour être accessibles depuis notre poche.

Malgré la baisse de la consommation qui a mis à mal les jeunes néo-banques comme N26 et Revolut, l’industrie de la banque en ligne aura toute sa place dans le « Nouveau Monde ». Il en sera de même pour nos technologies de paiement, bien que ce second point soit intimement lié au premier. Les paiements sans contact – dont le plafond en France est passé de 30 à 50 euros, feront partie de ces nouveaux gestes barrières pour la prévention sanitaire.

Enfin, de nouveaux acteurs dans la fintech ont montré leur poids et l’importance qu’il en est de pouvoir numériser l’argent et proposer à tous de quoi payer ou se faire payer simplement en situation de crise. Aux États-Unis, l’application Cash App (rachetée par Visa) a proposé ses services à l’État fédéral dans sa politique d’hélicoptère monétaire. Un besoin urgent, alors que le pays possède plus de 14 millions d’habitants non bancarisés. Le 22 avril dernier, les services de la fintech sont partis en direction de Spotify, où un partenariat a fait naître une fonctionnalité de dons venant en aide aux artistes. La fintech, de par l’argent numérique, favorisera l’aide économique en cas de besoin d’urgence.

La fintech, de par l’argent numérique, favorisera l’aide économique en cas de besoin d’urgence.

Éducation : de meilleurs outils et une meilleure formation

Le confinement a fermé les écoles, et délocalisé les cours à travers des outils numériques qui ont montré leur faiblesse pendant cette période. Les enjeux pourraient être classés dans trois catégories : l’accès aux outils, la formation des professeurs aux nouvelles technologies, et enfin les technologies en elles-mêmes. Dans un monde où Internet nous propose de multiples possibilités, et que les outils du numérique sont une partie intégrante d’un bon nombre de métiers d’avenir, il ne sera pas soutenable qu’une période de confinement mette à l’arrêt le programme éducatif.

Bien évidemment, le besoin de télétravail n’est pas le même qu’en entreprise, et il n’est pas question de fermer définitivement les enceintes scolaires. Mais entre une meilleure formation des professeurs aux nouveaux outils et la création de logiciels plus simples, pédagogiques et ludiques, des progrès gigantesques pourraient être faits pour rajouter de l’autonomie et de l’interactivité à l’apprentissage. Comme pour le télétravail néanmoins, cette numérisation des cours ne devra pas oublier le contact humain.

Réinventer nos relations virtuelles

Le contact humain. Voilà pour certains, l’une des premières victimes du confinement. Le silence, la solitude. Et il s’agit bien d’un enjeu. Car depuis l’épidémie de coronavirus, plusieurs changements ont été constatés dans nos habitudes, et nombre d’entre eux sont en lien direct avec la tech et internet.

Commençons par un point classique, et souvent répété : en période de confinement, l’appel téléphonique a fait son grand retour. Il s’agit là d’un point tout à fait intéressant, dans un monde où l’appel téléphonique à la mode à la fin du siècle dernier a été dépassé aujourd’hui par tout un tas de nouveaux services et applications, utilisant le multimédia pour nous permettre de communiquer. “Nous nous sommes tus, puis nous avons commencé à appeler” est un article paru sur Presse-citron évoquant le retour de cette vieille habitude qui en dit beaucoup sur la situation actuelle.

En même temps que de retrouver de vieilles habitudes, le confinement nous a menés à une question très intéressante : en confinement, nous pouvons garder contact avec nos proches, mais comment fait-on pour continuer à rencontrer du monde ? Presse-citron a réservé de gros dossiers spéciaux à ce sujet. Le premier se penche sur l’évolution des applications de rencontre, et le second sur Fortnite. Le premier évoque le futur de ces services qui se dirigent tout droit vers un nouveau genre de programme que l’on pourrait appeler “application relationnelle”, quand le second réinvente l’univers du jeu vidéo, et en édifie une plateforme globale où le jeu vidéo se mélange avec un aspect réseau social et plateforme de divertissement.

En confinement, nous pouvons garder contact avec nos proches, mais comment fait-on pour continuer à rencontrer du monde ?

Médias sociaux : l’importance et le danger de l’information

Terminons sur un point essentiel, qui concerne les médias et la communication. En période de crise, les réseaux sociaux sont de parfaits canaux pour informer rapidement la population, comme avait pu l’être la radio au siècle dernier. Nous l’avions vu lors de catastrophes soudaines et temporaires, comme avec les tremblements de terre ou les attaques terroristes. Nous le voyons aujourd’hui sur une période plus conséquente avec l’épidémie : les réseaux sociaux doivent permettre de donner accès à une grande quantité d’information, provenant de plusieurs sources et opinions.

L’enjeu par ailleurs concerne les limites des informations partagées. Les réseaux sociaux y font face au quotidien : les messages haineux et les fake news sont un problème majeur. Cette semaine, Twitter s’est d’ailleurs fait pincer à ce sujet, et la plateforme a choisi de renforcer sa politique pour luter contre les tweets aux informations « contestables ». En France, une dépêche publiée par l’agence Reuters rapporte que le gouvernement a adopté définitivement la loi Avia, pour instaurer une limite de 24 heures avant qu’un contenu indésirable soit supprimé des réseaux sociaux, sous peine d’une amende.

Demain, ces canaux d’informations devront redoubler de prudence. L’apprentissage automatique des logiciels boostés à l’intelligence artificielle aidera à gérer cette quantité astronomique de publications à supprimer rapidement.

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TousAntiCovid
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Par : Gouvernement français
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